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La réalité scolaire des Autochtones expliquée et publiée
Depuis son tout jeune âge, Hélène Archambault cherche à comprendre la réalité des Autochtones et à leur venir en aide. Comme enfant, elle vivait en banlieue de la communauté Abénakis d’Odanak, au Québec. C’est là que son intérêt a pris forme.
Diplômée de l’Université de Montréal, ayant obtenu un baccalauréat en psychologie et une maitrise en éducation, Hélène Archambault a travaillé pendant plus de 18 ans pour les Premières nations. Pendant ce temps, elle a obtenu un mandat pour mener une enquête santé sur les ainés des Abénakis à Odanak, un projet qui cherchait à obtenir des fonds pour établir un centre de santé dans la région. Elle a par la suite travaillé pour la firme Service de Consultants Autochtones, où elle a présenté à Santé Canada divers rapports sur les réalités autochtones.
Sa recherche et ses expériences professionnelles l’ont menée, au mois de mai 2015, à la publication d’un article dans la revue scientifique Canadian Journal of Native Studies qui présente le travail d’Hélène Archambault dans un article intitulé : Les principaux enjeux qui influencent la scolarisation des élèves autochtones au Québec.
Pour réaliser sa recherche, l’auteure de l’article scientifique a effectué une recension des écrits au sujet de la scolarisation des peuples autochtones au Québec, et s’est également inspirée d’expériences professionnelles avec des peuples autochtones qu’elle a côtoyés.
Les enjeux qui influencent la scolarisation autochtone
Selon Hélène Archambault, plusieurs variantes entrent en jeu lorsqu’on parle de la scolarisation des Amérindiens.
Intérieur d’une salle de classe, École industrielle indienne, Brandon (Manitoba), 1946.
Crédit photo : Office national du film du Canada. Photothèque. Bibliothèque et Archives Canada.
En premier lieu, l’histoire de l’éducation de ces peuples est à souligner. Ils passent, à travers l’histoire, d’une éducation axée sur la culture et transmise oralement à une éducation catholique forcée, puis plus récemment reprennent en charge leurs écoles, sans bénéficier de l’aide des ministères de l’éducation des provinces. Il y a donc une séparation entre l’éducation des Autochtones et celle des non Autochtones : ils vivent une réalité scolaire totalement différente.
Ensuite, l’organisation politique entre en jeu. Étant gérées par le ministère des Affaires autochtones, et non un Ministère de l’Éducation à part entière, les écoles des Premières nations souffrent d’un manque de financement important. La qualité en est donc affectée et les perspectives d’avenir des jeunes Amérindiens sont très étroites. Nombreux sont les peuples autochtones à travers le Canada à revendiquer une aide adéquate du gouvernement canadien.
Il importe également de mentionner les différences culturelles entre les Autochtones et les non Autochtones au Canada. Dû à ces différences, l’Autochtone qui décide de poursuivre ses études postsecondaires tombera dans un tout autre monde. Ce choc de culture explique en partie le décrochage chez ces jeunes.
Finalement, certains problèmes de santé sont plus présents chez les Autochtones que chez les non Autochtones. Des études de Santé Canada montrent une surreprésentation de problèmes d’obésité et d’alcoolisme chez les membres des Premières nations.
Un pas de plus vers « la solution »
La publication de cet article scientifique ne constitue pas l’entièreté du travail d’Hélène Archambault en ce qui a trait aux Autochtones. Au cours des dernières années, cette professeure a publié de nombreux articles, ce qui représente pour elle un pas de plus vers une compréhension de plus en plus complète de leurs réalités.
« À plusieurs niveaux, des ponts se font pour améliorer la compréhension des réalités autochtones, notamment en éducation, où les professeurs ont accès à des formations en lien avec les Autochtones. Par contre, la solution demeure dans le partage d’expériences avec ces peuples; être sur le même terrain qu’eux. »
Publié : avril 2016
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