Profils | Publié : mai 2013
De Port-au-Prince à Saint-Boniface
L’USB et le CREFI-Haïti (le Centre de recherche et de formation en sciences de l’éducation et d’interventions psychologiques) viennent de mettre en place un partenariat chapeauté par le professeur Jules Rocque. Il s’agit d’une collaboration de recherche qui a pour but d’encourager les échanges et la collaboration dans le domaine de l’apprentissage et de la recherche et de favoriser le progrès et la diffusion des connaissances entre les deux établissements.
« L’ensemble du projet a pris naissance à la suite du tremblement de terre, explique Jules Rocque, le superviseur de l’USB. C’est ce qui a poussé les deux établissements à tisser des liens. Nous avons un étudiant de l’USB qui habite maintenant au Québec et qui suit des cours en ligne, et il est resté sous les décombres du tremblement de terre pendant huit heures. C’est lui qui a permis de faire le pont entre les deux établissements. »
Et depuis, les liens entre les deux superviseurs se sont resserrés. Alors que Jules Rocque a effectué quatre séjours en Haïti depuis février 2012, son homologue de Port-au-Prince lui a aussi rendu visite au Manitoba.
« Le but de notre entente est de se soutenir mutuellement dans la formation, poursuit le professeur de l’USB. Nous avons organisé une conférence sur les défis de formation à Haïti. Mais cela passe aussi par les échanges d’étudiants en leadership. Au lieu de faire leur stage en Europe, les étudiants haïtiens viennent au Canada. Nous sommes dans un esprit de formation continue avec l’espoir qu’à leur retour, il y ait un effet multiplicateur. »
Six Haïtiens sont donc de passage en ce moment à Winnipeg pour trois semaines de stage dans des écoles d’immersion de la Division scolaire Louis-Riel (DSLR) et de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM). Qu’ils soient enseignants ou éducateurs, ils viennent découvrir les méthodes pédagogiques manitobaines et échanger autour des modèles éducatifs. Les étudiants-stagiaires ont pour mission de documenter toutes leurs observations et leurs interventions.
« Chaque vendredi, nous avons un séminaire de partage sur les moments qui les ont marqués, explique Jules Rocque. Ils ont tous entre 11 et 25 ans d’expérience, alors leur réflexion est très profonde. Ils ont un regard soucieux et critique sur leur propre système, donc c’est un échange sur la pédagogie très enrichissant.
« Comme ils sont baignés dans le système, ils observent tout, précise-t-il. De retour chez eux, ils seront comme des ambassadeurs pour tenter d’améliorer le système. »
Il est en effet difficile de comparer les systèmes canadien et haïtien, car les réalités politiques et sociales sont extrêmement différentes. La densité démographique du Canada présente une réalité complètement autre pour les Haïtiens qui vivent un véritable dépaysement au sein de la cité universitaire à l’USB.
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