PROFILS | Publié : décembre 2022
Une dévotion pour l'immersion française
La professeure Marie-Josée Morneau tient fièrement le prix André Obadia qui lui a été remis par l'ACPI.
Professeure en éducation à l'Université de Saint-Boniface (USB), Marie-Josée Morneau soutient que nous avons tous un rôle à jouer dans le développement et l'épanouissement de la langue française. Ce rôle, elle le joue avec brio, grâce à sa pédagogie active et ses diverses implications provinciales et nationales. C'est l'une des raisons pour laquelle l'Association canadienne des professionnels de l'immersion (ACPI) lui a remis le prix André Obadia [1], une reconnaissance décernée annuellement à un éducateur ou une éducatrice œuvrant en enseignement immersif pour souligner son dévouement exceptionnel à l'avancement de l'immersion française au Canada.
Deux provinces, une langue
Originaire d'un petit village près de Rivière-du-Loup, au Québec, Marie-Josée accepte en 1991 un poste d'enseignante dans l'Ouest afin d'explorer les Prairies. Loin de se douter qu'elle jouerait un rôle d'envergure dans l'éducation francophone, le Manitoba devient alors sa terre d'accueil, qu'elle définit désormais comme étant sa maison.
L'enseignement en contexte linguistique minoritaire au Manitoba est un heureux défi à relever pour cette enseignante, aujourd'hui professeure à l'USB, qui voue une grande partie de son temps et de son énergie à faire rayonner l'apprentissage du français comme langue seconde. « Il est primordial de recruter un grand nombre d'étudiants dans le programme de baccalauréat en éducation pour assurer l'enseignement en français des générations à venir », fait-elle remarquer.
Pour cette pédagogue, la langue et la culture françaises doivent être partagées avec tous ceux qui souhaitent y prendre part, peu importe leur niveau de compétence langagière. « C'est important de célébrer nos différences, mais encore plus ce qui nous unit en tant que communauté d'expression française », souligne-t-elle.
Le succès d'un engagement hors pair
Sa contribution dans la francosphère se distingue, entre autres, par son implication dans différents rôles au sein de l'ACPI. « J'ai toujours été passionnée de pédagogie. Mon emballement pour l'immersion n'a pas cessé de croitre, de me nourrir et d'inspirer ma carrière! »
Cette passion a donc poussé la lauréate à siéger à de nombreux comités se penchant sur les programmes d'études provinciaux et à s'investir dans la création d'un large éventail de ressources spécifiques à l'immersion française, qui se sont avérées incontournables pour la communauté enseignante. « Je m'assure toujours que ces ressources sont aussi précises que possible. Il faut pouvoir bien illustrer l'application en pratique de la recherche si l'on veut que cette recherche mène à de vrais résultats. »
Enfin, cette militante saisit aussi toutes les occasions de s'exprimer avec confiance et diplomatie lorsqu'il s'agit de représenter l'immersion française auprès de son réseau de partenaires, d'associations ou encore de maisons d'édition. « Lorsque j'assiste à des congrès scientifiques ou à des instituts à l’échelle nationale et internationale, je suis toujours très fière de présenter nos succès! »
S'amuser dans son travail
Ceux qui ont croisé le chemin de cette pédagogue chevronnée ont eu la chance de rencontrer une femme généreuse, ouverte, influente et fort impliquée dans sa profession. Tout le sérieux et la rigueur de son travail n'arrivent pas à dissimuler l’humour contagieux, que Marie‑Josée Morneau s'amuse à partager souvent en iodlant. Tous ses élèves et étudiants l'ont entendu, de la maternelle à l'université.
« Ce n'est vraiment pas un talent, mais ça attire l'attention des gens, et ça les fait rire… »
Elle se remémore d'ailleurs les liens qui se sont tissés au cours de ces années en raison de cette touche de bonne humeur : « Quel beau moyen, un peu étrange, de connecter avec les étudiants.
Les oreilles à l'écoute, elle profite ainsi de cette occasion pour partager l'importance de prendre des risques. « Même si ce n'est pas parfait, l'important est d'y mettre toute son énergie et son cœur », insiste-t-elle.
L'USB félicite Marie-Josée Morneau, 46e lauréate du prix d'excellence national de l'ACPI, le prix André Obadia.
[1] Ce prix, instauré en 1989, rend hommage au premier président et l'un des membres fondateurs de l'ACPI, André Obadia.
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