PROFILS | Publié : septembre 2021
Un nouveau destin pour Kali
Kali Prieur, nouvelle coordonnatrice de développement à l'USB.
Le rêve de Kali Prieur était de devenir régisseuse en chef pour le Cirque du Soleil. Bien que sa carrière ait pris un virage important, elle reste tout aussi intéressante, selon la jeune professionnelle, qui se retrouve aujourd’hui coordonnatrice de développement à l’Université de Saint‑Boniface (USB), poste qu’elle détient depuis le mois d’aout 2021.
Née à Winnipeg, Kali Prieur est partie pour le Mexique avec sa famille à l’âge de sept ans. Dans sa nouvelle petite école hispanophone au sein de la ville de Pachuca, l’aventurière en herbe a dû vite se débrouiller dans une nouvelle langue. Quelques mois plus tard, sa famille est déménagée à Mexico, ce qui demandait encore une fois un changement d’école; cette fois-ci une école américaine.
« La moitié de la journée scolaire, l’enseignement s’offrait en anglais, et l’autre moitié était en espagnol, deux langues qui m’étaient étrangères! Heureusement qu’on parlait français à la maison. Je suivais aussi des cours privés de français afin que je ne perde pas ma langue maternelle », précise-t-elle.
Nul doute que ce séjour au Mexique a été particulièrement enrichissant pour Kali et sa famille. Des excursions dans d’autres régions du Mexique ont été possibles, ce qui a permis à Kali de s’abreuver de la culture locale et de l’art dès un très jeune âge. Mais c’est en assistant à au spectacle Alegria, monté par le Cirque du Soleil, qu’une idée excentrique s’est mise à mijoter et qui allait dessiner le parcours de Kali.
De retour au Canada près de trois ans plus tard, Kali et sa famille ont déposé leurs valises à Joliette, au Québec. La fillette s’est concentrée sur la musique à l'école privée Esther‑Blondin, jouant de la flute traversière au sein de l'orchestre de l’école, qui a remporté plusieurs distinctions lors de concours régionaux.
Peu de temps après, l’idée excentrique a pris forme. La mère de Kali puis son père, tous deux dans le domaine de l’enseignement, ont chacun décroché un poste d'enseignement auprès des jeunes performeurs et performeuses au Cirque du Soleil. Kali, pour sa part, s’est retrouvée à l’âge de 16 ans à appuyer la direction artistique avec de petites tâches.
De fil en aiguille, elle est montée à bord d’un vol, destination : Japon.
Depuis la capitale japonaise, elle a obtenu son diplôme du secondaire en 2009 par l’entremise d’un programme à distance. Elle a ensuite quitté l’archipel pour poursuivre son rêve à l’École nationale de théâtre de Montréal, où elle a obtenu fièrement son diplôme en production de théâtre en 2014.
« C’est évident que mes années en tournée avec le Cirque du Soleil m’ont vraiment marquée. J’ai passé tant de temps en coulisses pendant ma jeunesse, se remémore-t-elle. C’est vraiment ça qui m’a inspirée à poursuivre mes études en théâtre – plus précisément en régie et gérance. »
Kali se dit naturellement introvertie, mais sa formation en théâtre lui a souvent permis de se dépasser.
« En régie, c’est vraiment toi seul qui as les rênes dans les salles de répétition et de spectacle. J’ai donc rapidement appris à me mettre à l’aise à parler devant des groupes. Et le côté introverti en moi a dû être relégué à l’arrière-plan dans le cadre de mes fonctions ».
Bien sûr, Kali se définit comme une personne polyvalente, car les compétences acquises lors de ses études postsecondaires lui ont permis de mettre la main à la pâte dans une multitude d’environnements et de domaines professionnels, notamment au 2016 Heritage Classic de la Ligue nationale de hockey (LNH), qui lui a donné l’occasion de revenir en terre familière dans sa ville natale et de vivre une expérience des plus mémorables.
Kali reconnait d’ailleurs que toutes ses expériences professionnelles lui ont beaucoup valu. « J’ai fait du théâtre, des gros évènements sportifs, de la télévision, du ballet, du marketing et, maintenant, je me trouve à l’USB dans un rôle très différent des autres! J’ai appris quelque chose dans chaque rôle et ils m’ont formée autant que l’école. »
Mais d’où viennent ce sens de l’aventure et cet acharnement? De son père. « Je sais que ça sonne un peu insipide et mielleux, mais mon père est un modèle pour moi, dit-elle avec un soupçon de gêne. Ambitieux et dédié à sa carrière, il s’est quand même assuré que sa famille demeurait la priorité. J’ai appris dès un jeune âge à garder un équilibre personnel-professionnel. Il m’a appris à poursuivre mes rêves et à ne pas abandonner. Je ne peux pas m’imaginer prendre des grandes décisions sans ses sages conseils. Il est pour moi la voix de la raison. »
Quant à son nouveau poste à l’USB, Kali estime que ses qualités d’empathie et d’écoute lui serviront bien, car elle reconnait qu’au sens définitionnel, empathie rime avec philanthropie. « La philanthropie permet d’améliorer le sort matériel et moral des gens, et j’espère pouvoir mettre à profit mes compétences pour illustrer l’importance de penser à son prochain. Comprendre les besoins de notre communauté et agir en conséquence par des gestes concrets, petits ou grands, est d’une importance cruciale pour assurer le progrès de notre société. »
Pour le moment, Kali se plonge la tête la première dans les dossiers pour bien s’orienter, mais elle a hâte d’apporter sa touche à l’USB. « Je pense que mon expérience dans le secteur évènementiel et mon lien à la communauté des arts seront d’importants atouts pour l’établissement. »
Voir d'autres profils