Après plus de quatre décennies consacrées à l’enseignement, à la recherche et à la diffusion de la littérature, Lise Gaboury-Diallo tire sa révérence de l’Université de Saint-Boniface (USB). Professeure, poète, chercheuse et figure emblématique du milieu franco-manitobain, elle laisse derrière elle un héritage profondément marqué par sa passion pour les mots, son sens du partage et son amour de la langue française.
Une carrière tissée d’engagement et de reconnaissance
Diplômée du Collège universitaire de Saint-Boniface, où elle a obtenu un baccalauréat ès arts avec une double majeure en français et en espagnol, Lise Gaboury-Diallo poursuit ses études à la maitrise en littératures francophones avant d’achever son doctorat à l’Université Paris-IV Sorbonne. Elle revient à l’USB en 1984, d’abord pour un remplacement d’un an, avant de déposer sa candidature pour un poste permanent. « J’avais l’impression de revenir chez moi, se souvient-elle avec émotion. C’est mon alma mater! »
Professeure titulaire au Département des études françaises, langues et littératures à la Faculté des arts et des sciences, Lise Gaboury-Diallo est une figure incontournable du milieu universitaire franco-manitobain. Au fil des années, elle a enseigné à de nombreuses cohortes d’étudiantes et étudiants, supervisé des mémoires de maitrise, organisé de nombreux colloques et joué un rôle de leadeure dans la recherche universitaire et la création littéraire.
« J’ai été passionnée par la lecture et l’écriture dès mon enfance, confie-t-elle. Peut-être est-ce pour cette raison que j’adore enseigner : je veux partager mon amour de la littérature et de la langue de Molière avec mes étudiantes et étudiants. »
Poète prolifique, Lise Gaboury-Diallo a été récompensée par de nombreux prix et distinctions, tels que le Prix de la création Radio-Canada (2005), le Prix littéraire Rue-Deschambault (2009, 2011 et 2023), l’Ordre des Palmes académiques de la France (2016 et 2023), la Médaille du Jubilé de diamant de la reine Elizabeth II (2012), l’Ordre du Canada (2017) ainsi que la Médaille du couronnement du roi Charles III (2025). Elle a également occupé des rôles influents au sein de conseils d’administration et de comités artistiques, notamment aux Cahiers franco-canadiens de l’Ouest, au Centre d’études franco‑canadiennes de l’Ouest, au Cercle Molière et aux Éditions du Blé.
« J’espère que mes collègues, mes étudiantes et étudiants se souviendront de moi comme d’une personne patiente, engagée et passionnée pour la langue et la littérature écrite dans la langue de Molière », déclare-t-elle, émue.
Membre du Conseil international d’études francophones (CIÉF) de 2009 à 2016, elle a aussi assuré la vice-présidence, puis la présidence de ce prestigieux conseil qui regroupe des chercheurs du monde entier.
Une retraite active et créative
Même à la retraite, Lise Gaboury-Diallo ne compte pas ralentir le rythme. Plusieurs projets littéraires et universitaires sont déjà en cours : une pièce théâtrale sur Pauline Boutal, un colloque célébrant le centenaire du Théâtre Cercle Molière prévu à l’USB plus tard cette année ainsi que des travaux de recherche sur l’œuvre de Rossel Vien. Elle envisage également de consacrer plus de temps à la création littéraire, aux voyages et à sa famille.
« Je garderai d’excellents souvenirs, affirme-t-elle. Des souvenirs d’une carrière bien remplie, dans le cadre d’une université francophone, de taille humaine, en situation minoritaire. Et tous ces liens d’amitié construits au fil du temps, dans les salles de classe comme dans les couloirs, resteront l’un des plus beaux héritages de ma vie universitaire. »