Vol. 5, no 2, automne 1993, p. 147-153
Le déclin des populations francophones dans l'Ouest canadien
par
Charles Castonguay
Université d'Ottawa
Ottawa (Ontario)
RÉSUMÉ
Depuis le début des années 1950, la fécondité des femmes francophones a chuté dans chacune des provinces de l’Ouest canadien et se situe maintenant en-dessous du seuil de remplacement des générations. De plus, depuis les années 1970, les jeunes adultes francophones choisissent le plus souvent de vivre avec un partenaire non francophone, ce qui compromet la transmission du français comme langue maternelle à leurs enfants éventuels. Par conséquent, au recensement de 1991, le taux de reproduction linguistique de la population de langue maternelle française n’était plus que de 50 % au Manitoba et était encore beaucoup plus faible dans les autres provinces. La baisse de la fécondité, les mariages mixtes et l’assimilation individuelle ont entraîné une forte diminution des populations de langue d’usage française au Manitoba et en Saskatchewan. Pour les mêmes raisons, les minorités francophones en Alberta et en Colombie britannique n’ont réussi qu’à maintenir approxi-mativement leur nombre, malgré des apports migratoires non négligeables.
ABSTRACT
Birth-rates have fallen drastically among the French-speaking minorities of each of the Western provinces, and are now below the replacement rate. As well, since the 1970s, young Francophone adults chose most often a non-Francophone partner, which inhibits the transmission of French as mother tongue to their children. As a result, in the 1991 census, the rate of linguistic reproduction of the French mother-tongue population had dropped to only 50 per cent in Manitoba, and to much lower yet in the other provinces. Falling birth-rates, mixed marriages and individual assimilation have caused a marked decrease in the French home-language populations in Manitoba and Saskatchewan. For the same reasons, the French-speaking minorities in Alberta and British Columbia have only been able to approximately maintain their numbers, despite significant migratory gains.