Vol. 11, nos 1 et 2, 1999, p. 245-276

 

Une correspondance privilégiée

par

Jean Papen
Séminaire Saint-Joseph
Collège Newman
Edmonton (Alberta)

RÉSUMÉ

La correspondance poursuivie de mars 1962 à octobre 1963 – entre Georges Bugnet, alors octogénaire, et un prêtre de vingt-sept ans qui préparait une thèse à son sujet – situe l’auteur dans un contexte interpersonnel où on peut le saisir sur le vif dans sa foi profonde, dans ses convictions littéraires, dans sa fierté d’auteur, dans ses réactions souvent catégoriques et franches face à la modernité qui faisait vibrer la génération de l’entre-deux-guerres. De ce dialogue parfois emporté mais toujours marqué par le respect de l’autre et par une sincère amitié, seules témoignent ici les lettres de Georges Bugnet. C’est avec une certaine pudeur que je livre au public cette correspondance que j’ai toujours conservée comme un bien privé, personnel, même privilégié. Puisse-t-elle permettre au lecteur, comme à son destinataire de l’époque, de mieux connaître cet homme unique, de l’aimer malgré toutes ses aspérités, mais au fond à cause de son charme spécial, comme j’ai appris moi-même à l’aimer et à le comprendre, à l’estimer et à l’apprécier.

ABSTRACT

The correspondance exchanged from March, 1962 and October, 1963 between Georges Bugnet, then in his eighties, and a twenty-seven year old priest writing a thesis on him, presents the writer in a “conversational” setting conducive to the spontaneous expression of his deep faith, his literary convictions, his author’s pride and his frank and often categorical reactions to the vibrant modernity of the inter-war years. Of this dialogue, sometimes heated but always marked by mutual respect and sincere friendship, only Bugnet’s letters bear witness here. I make them public with a certain hesitancy, having kept them until now as private, personal, and even privileged property. May they help the reader know this unique man better and appreciate him, in spite of his rough edges, for the special charm that he had, just as they helped me, when I received them, admire and appreciate him.