Vol. 10, no 2, 1998, p. 235-256

 

Vers l'intégration économique et culturelle: le développement économique des communautés francophones de l'Ouest

par

Raymond Théberge
Collège universitaire de Saint-Bonifaceet
Winnipeg (Manitoba)
et
David Welch
Université d'Ottawa
Ottawa (Ontario)

RÉSUMÉ

Cet article a pour but d’analyser l’évolution économique des communautés francophones de l’Ouest canadien. Depuis l’époque du commerce des fourrures, des changements socio-économiques importants ont marqué le développement économique de ces communautés; parmi ces changements, il faut mentionner le peuplement, l’agriculture, l’exploitation forestière, la mécanisation, le mouvement coopératif et, plus récemment, le bilinguisme officiel. À partir de certaines variables (structure économique, qualité des emplois, scolarité de la main-d’œuvre), les auteurs analysent la vitalité économique des francophones. Leur étude fait notamment ressortir les enjeux socio-économiques auxquels sont confrontées les communautés francophones et montre le rôle changeant de l’État. L’article se termine par une discussion sur l’économie sociale qui pourrait servir de modèle de développement socio-économique à ces communautés et qui pourrait assurer leur vitalité linguistique et culturelle. Toutefois, l’économie sociale n’est pas une panacée à tous les problèmes auxquels doivent faire face les communautés francophones de l’Ouest canadien dans les prochaines années.

ABSTRACT

Economic changes in the francophone communities of Western Canada are the subject of this article. Among the major socio-economic changes that have marked these communities’ economic development since the days of the fur trade are settlement, farming, logging, mechanisation, the cooperative movement and, of more recent date, official bilingualism. With reference to such variables as economic structure, job quality, and labour force educational levels, the authors analyse the economic vitality of the francophone population. In particular, they highlight the socio-economic challenges faced by the francophone communities, and underscore the evolving role of government. The article ends on a discussion of social economics that could serve as a socio-economic model for the communities, and ensure their linguistic and cultural vitality. Social economics is not, however, a panacea for all of the problems that Western Canada’s francophone communities will have to face in the upcoming years.