PROFILS | Publié : mai 2018

Pour conscientiser les mentalités

Danielle De Moissac, chercheuse et professeure de sciences à l'USB

Danielle De Moissac, chercheuse et professeure de sciences à l'USB.

Professeure à l’Université de Saint-Boniface (USB) depuis 2002, Danielle de Moissac a déjà derrière elle un parcours très riche et coloré, à l’image d’une femme passionnée par son métier et par sa langue. Elle prendra une année sabbatique à partir d’aout prochain pour se concentrer sur trois projets de recherche majeurs, dont deux projets pancanadiens.

Danielle de Moissac enseigne, entre autres, l’évolution des vertébrés, la biologie évolutive, la physiologie, et un tout nouveau cours d’intersession : l’offre active et les pratiques collaboratives en santé. « On vit dans un contexte minoritaire. L’offre active, on ne comprend pas toujours ce que cela veut dire. Cela signifie que l’on doit avoir automatiquement une offre de service dans les deux langues officielles, dont le français. Souvent, ce n’est pas le cas. »

Pourtant, les études le prouvent : dans un état de vulnérabilité, il est rassurant d’entendre sa langue maternelle. « C’est celle qui nous vient en premier. Même si, comme moi, on a grandi au Manitoba et on a parlé les deux langues toute notre vie, recevoir des soins en français est primordial. »

Danielle de Moissac mène un projet de recherche comparant les comportements à risque, la santé mentale et les profils identitaires des jeunes adultes en milieu postsecondaire entre le Manitoba et le Québec. Cette enquête est menée pour la troisième fois à l’USB, mais devient une étude comparative avec les profils des étudiants postsecondaires dans une université anglophone du Manitoba, l’Université de Brandon, et deux universités au Québec. 

Améliorer le bienêtre des étudiants est la base de cette étude. « On veut voir si le contexte linguistique majoritaire et minoritaire est un facteur d’influence à considérer en milieu postsecondaire. Cela peut avoir un impact important sur les jeunes, autant sur leur santé mentale que sur leur identité. »

Le projet a bénéficié d’un octroi de 25 000 $ de la part du Consortium national de formation en santé.

Danielle de Moissac participe à un deuxième projet de recherche : la validation d’un outil d’auto-évaluation et d’un cahier de pratiques novatrices pour soutenir l’offre active et l’intégration des services destinés aux ainés des communautés linguistiques officielles en situation minoritaire.

« Les ainés ont un besoin important de soins de santé sur le long terme. Une part de la solution pour leur accès aux soins de santé en français seraient des services intégrés. Il faut que les organismes travaillent ensemble et soient centrés sur le patient, le suivent et le soutiennent dans le continuum. »

Ce projet a bénéficié d’un octroi de 199 997 $ du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH). Danielle de Moissac guidera l’expérimentation et l’implantation des outils à Action Marguerite et contribuera à la mobilisation de connaissances au Manitoba.

Parallèlement, Danielle de Moissac participe à un projet de recherche sur l’offre de services en français en santé mentale au Manitoba, au Nouveau-Brunswick et en Ontario, sur l’évaluation et l’optimisation de l’offre active. Le CRSH destine, sur trois ans, la somme de 199 326 $ à cette initiative. Danielle de Moissac est la responsable du projet au Manitoba et travaille en partenariat avec Santé en français.

Fière francophone qui a sa langue et sa communauté à cœur, Danielle de Moissac entreprend ces projets avec grande passion. « Je souhaite mieux comprendre ce que l’on vit réellement et le partager aux gens qui ont une influence. Peut-être que tout le monde ne comprend pas la réalité de vivre dans un contexte minoritaire francophone. Je souhaite conscientiser les professionnels de la santé et les acteurs politiques, et voir un changement dans l’avenir. »

 

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