Le perlage est bien plus qu'un passetemps pour Alexisse Bérard. Pour l'étudiante métisse de la rivière Rouge au programme de baccalauréat en sciences, c'est une façon de faire vivre sa culture et de laisser s'exprimer son âme d'artiste.
« Le perlage se retrouve dans diverses cultures autochtones, notamment dans la culture métisse. C'est bien connu qu'il y a eu un temps où le Canada a tenté d'éradiquer notre culture et de bannir nos connaissances culturelles. En portant nos œuvres perlées, nous démontrons notre résilience et notre respect envers nos ancêtres qui se sont battus pour conserver notre culture. »
Perles, fils, aiguilles, en sont le matériel de base; c'est une forme d'artisanat qui nécessite peu d'équipement. Et c'est cette simplicité qui ouvre grand la porte à l'offre d'un atelier à la population étudiante, initiative qu'Alexisse a lancée en novembre dernier afin de transmettre ses connaissances que l'histoire lui a presque niées.
« Au fil des années, plusieurs aspects de la culture métisse ont été dissimulés pour des raisons de survie. Dernièrement, nous avons [ma famille et moi] consacré beaucoup d'efforts afin de redécouvrir certaines connaissances et pratiques de notre culture qui ne nous avaient pas été transmises auparavant. Ma mémère était tellement fière que moi et ma sœur ayons découvert une réelle passion pour le perlage. »
Grâce au partage de connaissances et au talent de sa sœur ainée, Alexisse a enfilé ses premières perles en 2019.
« Nous avons passé un après-midi autour de la table, elle m'a prêté du matériel et elle m'a montré, avec une immense patience, chaque étape pour fabriquer des pendants d'oreille. »
Depuis ce jour, l'étudiante n'a pas cessé d'explorer cet art sous toutes ces couleurs : « J'ai assisté à un atelier de Jennine Krauchi, une artiste métisse très renommée qui nous a enseigné les techniques de base afin de broder des perles sur différents textiles. »
Inspirée par la nature qui l'entoure, Alexisse Bérard est animée par la volonté de faire vivre sa culture et de solidifier les relations communautaires en perlant pour son propre plaisir.
« La majorité du temps, je crée ces œuvres pour moi-même ou pour offrir en cadeau. Parfois, je conçois des projets à offrir en cadeau, comme en ce moment, j’achève une paire de mocassins perlés pour ma jeune cousine! »
L'étudiante aspire à offrir davantage d'ateliers de perlage à la communauté étudiante ainsi qu'à sa propre communauté.
« Ce serait évidemment une occasion de réunir la population étudiante autochtone et de partager nos connaissances sur les pratiques culturelles autochtones, tout en renseignant les participantes et participants sur différents aspects des cultures autochtones. »