PROFILS | Publié : juin 2016

Un programme qui fait l’envie des autres provinces

Pavillon Marcel-A.-Desautels
Le Pavillon Marcel-A.-Desautels de l'USB, qui abrite les programmes des sciences de la santé.

Créé en 2001 pour répondre aux besoins de la communauté francophone en milieu minoritaire, le programme de Sciences infirmières est devenu l’un des points forts des formations offertes à l’ETP.

« Quand les gens sont en situation de maladie ou de crise, même s’ils sont bilingues, ils reviennent très souvent à leur langue maternelle, rappelle la coordonnatrice académique des programmes en Sciences infirmières et professeure de Sciences infirmières à l’École technique et professionnelle (ETP), Patricia Bourrier. C’était donc très important que l’ETP forme des infirmiers et infirmières qualifiés en français. »

De 2001 à 2012, l’ETP a offert aux étudiants en Sciences infirmières un diplôme en trois ans, suivi s’ils le souhaitaient d’une quatrième année de formation à distance en partenariat avec l’Université d’Ottawa, afin d’obtenir un baccalauréat en Sciences infirmières.

Un baccalauréat à l’ETP

Depuis 2012 cependant, ce baccalauréat est désormais offert par l’ETP. « Deux évènements en 2011 ont mené à ce changement, précise Patricia Bourrier. D’abord, l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Manitoba a encouragé la formation au niveau du baccalauréat des infirmiers et infirmières à travers le Manitoba.

Puis, une loi provinciale a été votée pour que les collèges, comme l’ETP, puissent offrir des baccalauréats. Notre programme de baccalauréat en Sciences infirmières est né de cette belle conjoncture. »

Les premiers finissants du baccalauréat de l’ETP en Sciences infirmières ont obtenu leur diplôme en 2015.

« Quand on a créé le baccalauréat, on a dû réorganiser nos cours et en ajouter, tels des cours de théorie et approches en santé, de santé communautaire, de tendances en santé ou encore de leadership, se souvient l’administrateur des programmes de santé de l’ETP, Daniel Gagné. Avant, c’est l’Université d’Ottawa qui offrait ces cours à nos étudiants, en quatrième année seulement. Le contexte étant différent ici, il a fallu les adapter. »

Outre le baccalauréat en Sciences infirmières, il est également possible à l’ETP depuis 2013 de s’inscrire au diplôme de Sciences infirmières auxiliaires, ou encore, depuis 1994, au certificat Aide en soins de santé. La formation en Sciences infirmières auxiliaires dure deux ans et celle en Aide en soins de santé s’étend sur six mois. Par ailleurs, un programme de gestion en santé a existé mais il n’est plus offert aujourd’hui.

Un pavillon de première classe

Un autre moment marquant pour le programme de Sciences infirmières a été la construction, en 2011, du Pavillon Marcel-A.-Desautels, abritant notamment les programmes des sciences de la santé.

Le bâtiment de 25 000 pieds carrés répondait à un grand besoin d’espace. « On recevait 33 étudiants dans seulement deux salles, raconte Patricia Bourrier. À 33 dans un laboratoire, on manquait vraiment de place! »

Le nouveau pavillon offre un centre de simulation, qui inclut trois chambres, et des ressources à la fine pointe de la technologie « où l’on peut développer toutes sortes de scénarios pour que nos étudiants apprennent dans les meilleures conditions, se réjouit Daniel Gagné. C’était important pour nous car la recherche montre qu’il y a un grand avantage à faire des simulations. Ça prépare mieux les étudiants aux stages en leur offrant l’occasion de pratiquer d’abord en sécurité plutôt que sur le terrain. »

De même, le centre de simulation permet d’élargir l’éventail de cas auxquels les étudiants auront fait face avant d’être diplômés et de travailler sur le terrain sans supervision. En effet, il est possible de simuler toutes sortes de conditions, y compris celles qui s’avèrent plutôt rares en réalité.

« Non seulement nous pouvons travailler sur des cas d’étude très divers, mais comme nos classes sont relativement petites, on peut consacrer plus de temps à chacun de nos étudiants, ajoute Patricia Bourrier. Ça renforce la qualité de leurs apprentissages, et ceci se reflète ensuite en milieu clinique. Nos étudiants ont une bonne réputation et beaucoup se font embaucher après leur stage. »

Mannequins qui parlent, qui pleurent, dont le pouls ou la tension fluctuent, « le seul centre de simulation qui peut rivaliser avec le nôtre aujourd’hui est le centre Brodie de l’Université du Manitoba, un centre pour les étudiants en médecine! », révèle Daniel Gagné.

Il signale d’ailleurs que l’ETP reçoit deux fois par année, dans son centre de simulation, des étudiants de l’Université Athabasca, en Alberta, qui louent les laboratoires, reconnus pour leur excellente qualité.

Sans contredit, le programme de Sciences infirmières à l’ETP est plus populaire que jamais. « Nos nombres continuent d’augmenter, termine Daniel Gagné. En 2016, nous avons reçu 79 candidatures alors que nous n’avons que 36 places! »

 

 

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