PROFILS | Publié : septembre 2017

Jérémie et sa meute soul

Jérémie Brémault, chanteur et guitariste de Jérémie & the Delicious Hounds

En 2010, Jérémie Brémault est diplômé en administration des affaires à l’Université de Saint-Boniface. Sept ans plus tard, il foulera de nouveau le parvis de l’institution francophone avec son groupe Jérémie & the Delicious Hounds, dans le cadre de la fête de rue « Équinoxe ».

Installé sur sa chaise à la cafétéria du Centre étudiant Étienne-Gaboury, Jérémie Brémault avale son lunch comme si de rien n’était. Pourtant, cela fait quelques années maintenant qu’il a quitté l’université francophone. « Ça fait drôle de se dire que je vais me produire ici », glisse-t-il. Depuis la fin de ses études, le Franco-Manitobain de 31 ans a parcouru du chemin. D’un point de vue professionnel, mais aussi et surtout, musical.

C’est en 2012 que l’envie de voyager le saisit. À l’époque, vendeur de photocopieuses, il décide de changer de voie et devient agent de bord à VIA Rail où il pourra profiter de la saison morte pour mettre les voiles. Pendant un mois et demi, il découvre l’Amérique du Sud avec son ami d’enfance. « Je suis parti avec une petite guitare, et c’est là-bas que je me suis mis à écrire un soir alors que j’étais à Cali. »

Issu d’une famille musicienne où cousins et cousines ont fait de la chanson leur métier, Jérémie réalise à cet instant un désir qu’il couve depuis son enfance : « Je les avais accompagnés pendant quelques tournées au Canada vers mes 8-10 ans. Depuis, j’ai toujours voulu faire du spectacle ». Batteur et saxophoniste, c’est donc à la guitare qu’il crée ses premières musiques.

À son retour au Manitoba, un autre évènement scellera définitivement ses ambitions musicales. « J’ai découvert Charles Bradley au Folk Fest. J’étais au bord des larmes. Ses textes ont vraiment résonné en moi. Je me suis dit que plus tard, quand j’aurais un band, je voudrais faire ça. » Un style soul qu’il s’est approprié aujourd’hui avec son groupe Jérémie & the Delicious Hounds, qui voit le jour peu après son retour. « J’avais un ami qui travaillait avec moi à VIA Rail et qui réalisait de la musique hip-hop. J’ai enregistré quelques titres, puis on a ensuite cherché des musiciens. »

Petit à petit, le groupe se forme d’anciens camarades de classe du Collège Louis-Riel : un guitariste, un bassiste, un batteur et saxophoniste, puis, récemment, un trompettiste. La guitare en bandoulière, Jérémie est la voix principale du groupe. « J’écris les chansons et puis tout le monde amène son inspiration. On est un groupe rock soul avec des éléments de funk. »

Au Pyramid Cabaret, au Garage Café ou au Goodwill comme dans les festivals manitobains, le groupe se fait une place. En mai 2017, il sort ses deux premiers albums, de quatre titres chacun. Un en français et l’autre en anglais. « Oui, on est Franco-Manitobains, mais comme on vit à Winnipeg, c’est important pour nous de faire de la musique dans les deux langues. »

Une aventure musicale qui le conduira le 15 septembre prochain à partager la scène d’Équinoxe avec Karim Ouellet, artiste québécois qui l’inspire encore aujourd’hui. « On a déjà fait des reprises de ses chansons. Ça va être super de passer avant lui, un vrai accomplissement. »

 

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