Le vernissage de l’exposition Une si longue absence s’est tenu dans la Galerie de l’Université de Saint-Boniface (USB) le 7 novembre dernier. Un moment significatif pour Paulette et Jacques Desaulniers, sœur et frère, et anciens de l’USB, qui partagent un amour des arts visuels depuis leur tendre enfance, qui les réunit à nouveau après 27 ans d’absence.
Cet amour commun pour la création trouve sa pleine expression dans cette exposition.
Deux parcours, une passion partagée
En 1978, Paulette décroche un baccalauréat ès arts du Collège de Saint-Boniface avant de poursuivre ses études en littérature anglaise à l’Université du Manitoba. Passionnée par les arts visuels elle suivait des cours d’art au sous-sol de l’Académie Saint-Joseph dès un jeune âge. Plus tard, elle nourrit sa passion en visitant des galeries d’art lors de ses voyages. Cette longue immersion dans les arts l’a amenée à explorer un vaste éventail de techniques, telles que l’aquarelle, le collage et l’encre. Par l’entremise de couleurs vives, où l’absence de figures humaines et animales est compensée par des formes géométriques et des motifs floraux abstraits, Paulette cherche à exprimer sa joie.
« Lors de mes séjours en Europe et en Asie, j’ai été captivée par l’art islamique, ses courbes, ses couleurs vives et ses formes symboliques, confie Paulette. Mes créations traduisent la paix et la gratitude que je ressens. »
À l’âge de 46 ans, Paulette poursuit son rêve et s’inscrit au programme en beaux-arts de l’Université du Manitoba.
Jacques, quant à lui, a suivi un parcours différent, explorant diverses formes artistiques avant de s’expatrier en 1994 pour enseigner l’anglais au Japon et en Malaisie. Titulaire d’un baccalauréat en littérature française, il profite de son séjour en Asie pour approfondir son intérêt pour l’origami et la teinture de textile, notamment l’indigo japonais. De retour au Canada en 2020, le Manitobain de naissance retrouve son amour pour la sculpture et les matériaux recyclés, en particulier le papier et le carton.
« Une de mes sculptures, Médée, a été créée à partir de papier ayant servi à emballer mes effets personnels lors de mon retour au Canada. J’ai également utilisé des cartons provenant de l’achat de mes premiers meubles, souligne Jacques. Le papier est si versatile avec ses différentes textures et qualités qu’on peut l’utiliser pour créer une variété d’effets. »
Son travail explore différents mythes liés aux Furies, créatures symbolisant la colère et la vengeance. Jacques se sert de l’impression et de la sculpture pour exprimer ces émotions complexes avec une touche d’humour, créant ainsi un équilibre cathartique dans ses œuvres.
Une exploration de l’identité à travers l’art
L’exposition Une si longue absence témoigne d’une reconnexion artistique et familiale.
Leur travail, bien que distinct dans ses formes et ses thèmes, reflète une quête commune : celle de retrouver sa voix, de s’exprimer sans contraintes et de renouer avec ses racines profondes. Comme l’exprime si bien Jacques : « L’art est un moyen de se retrouver, de se comprendre, même après une longue absence. »
Cette exposition marque une étape importante pour les deux artistes franco-manitobains, un rappel que l’art peut réunir et guérir, même après des décennies d’éloignement. L’exposition sera présentée à la Galerie de l’USB jusqu’au 6 janvier 2025.