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Une expérience qui s'est traduite en amitié
La relation qui existe entre certains étudiants en traduction de l’Université de Saint-Boniface (USB), mais aussi entre eux et leurs professeurs, est plutôt particulière. Ils se connaissent, se côtoient et communiquent tous les jours… à travers un écran d’ordinateur.
Si l’USB propose des programmes de traduction en présentiel, elle permet aussi de les suivre en ligne. Cette formule accommode bien les étudiants qui, établis dans des régions reculées, ont difficilement accès aux établissements universitaires. C’est notamment le cas des Ontariennes Cynthia Chamberlin et Anne-Marie Kniehl, ainsi que de la Nouvelle-Écossaise Carine Luys et de la Québecoise Ingrid Bastien.
Toutes ont sélectionné les cours de l’USB en raison du baccalauréat spécialisé décerné au terme de la formation. « À l’époque où je me suis inscrite, en 2010, l’USB était le seul établissement, à ma connaissance, à offrir le bac à la suite des cours suivis à distance », indique Carine Luys.
Les quatre étudiantes auraient pu achever leur cursus universitaire sans jamais se rencontrer physiquement, mais elles ont opté pour une alternative plus conviviale.
« Les Jeux de la traduction du Canada, qui ont lieu chaque année, sont l’occasion pour les étudiants de tester leurs connaissances linguistiques, explique la directrice de l’École de traduction de l’USB et professeure de traduction, Carmen Roberge. Dans le cas de l’USB, ils représentent aussi une opportunité parfaite pour les étudiants de dépasser les échanges informatiques et de se rencontrer en personne. »
C’est à l’Université de Moncton, au Nouveau-Brunswick, que se sont réunies Cynthia Chamberlin, Anne-Marie Kniehl, Carine Luys et Ingrid Bastien pour représenter l’USB dans le cadre de l’édition 2013 des Jeux de la traduction. Leur professeure Carmen Roberge était elle aussi présente à l’évènement en tant qu’accompagnatrice et correctrice.
« Rencontrer mes camarades de classe et ma professeure était une grande motivation, explique Carine Luys. Je souhaitais aussi participer aux Jeux pour sympathiser avec d’autres étudiants de la même discipline et, d’une certaine façon, retrouver les bancs d’école qui parfois me manquent. »
Cynthia Chamberlain, elle aussi, se hâtait de rencontrer une partie de sa classe. Elle souhaitait, d’une manière plus générale, découvrir un cercle de personnes aux intérêts communs. « Il est plaisant de se mêler à des gens qui partagent le même amour pour la langue et qui aiment jouer avec celle-ci, indique-t-elle. La traduction est un métier plutôt solitaire, et ce type de rencontre permet d’élargir ses horizons. »
Les étudiantes étaient cependant surprises de constater la moyenne d’âge peu élevée des autres représentants des universités. « Nous nous sommes baptisées les mamies de la traduction, s’amuse Carine Luys. Du haut de mes 38 ans, j’étais la plus jeune du groupe. Les autres sont plus proches de l’âge de la retraite que de celui de la maturité. Nous avons beaucoup plaisanté sur le sujet. »
Durant deux jours, les équipes universitaires se sont mesurées les unes aux autres au travers d’épreuves ludiques telles que des traductions de textes techniques, de publicités et de chansons, vers l’anglais et vers le français. Si l’équipe de l’USB ne s’est pas placée parmi les trois vainqueurs de la compétition amicale, elle ne regrette pas d’avoir participé à l’évènement.
« Nous nous sommes bien amusées et nous avons beaucoup appris, souligne Cynthia Chamberlin. Nous avons d’ailleurs aussi grandement apprécié les interventions des conférenciers présents. L’expérience en valait véritablement la peine, d’un point de vue professionnel et, surtout, humain. »
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