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Défendre la liberté des autres
Le mois de janvier 2016 a marqué le centième anniversaire du droit de vote des femmes au Manitoba. Pour cette occasion, la fondation Nellie McClung a dévoilé les gagnantes de son prix annuel décerné à des Manitobaines s’étant distinguées, tout comme celle à qui l’on doit le nom de la fondation, par leur engagement en lien avec la justice sociale, les arts et la démocratie.
Karlee Sapoznik, professeure d’histoire à l’USB et nominée pour le prix Nellie McClung
Parmi les nominées figure la professeure en histoire de l’Université de Saint-Boniface (USB), Karlee Sapoznik. Le travail qui lui a valu cet honneur traite de l’ensemble de ses combats contre l’esclavage moderne.
La valeur de la liberté
Les thèmes de la liberté et de l’esclavage ont toujours été très présents dans la vie de Karlee Sapoznik. Enfant, elle écoutait les histoires de ses grands-parents, eux-mêmes esclaves et survivants de l’holocauste. Elle décide alors de se consacrer à cette cause. Après un baccalauréat ès arts spécialisé à l’USB, elle étudie à York, en Ontario, où elle complète sa maitrise et son doctorat sur le thème de l’esclavage moderne. Elle défend sa thèse de doctorat le 10 décembre 2015, journée internationale des droits de la personne.
Karlee Sapoznik affirme qu’ « avoir sa liberté, c’est également avoir une responsabilité envers celle des autres. » Pour son doctorat, elle fait de la recherche sur les premiers mouvements antiesclavagistes au monde et n’hésite pas à s’y impliquer concrètement. Elle fonde l’organisme Alliance contre l’esclavage moderne. Avec cet organisme, elle installe des refuges pour des « survivants » au Pérou et effectue de la recherche de terrain au Mali. Au Canada, l’organisme travaille en équipe avec des policiers et des travailleurs sociaux, et offre plusieurs conférences et séances d’information et de sensibilisation, notamment en Ontario.
Karlee Sapoznik aide également le gouvernement du Canada à établir un plan d’action en ce qui concerne la lutte contre l’esclavage.
Un crime caché
Selon Karlee Sapoznik, il y aurait environ 30 millions d’esclaves actuellement dans le monde, ce qui équivaut à peu près à la population canadienne. L’esclavage moderne peut prendre plusieurs formes, soit le travail forcé, le mariage forcé, l’exploitation sexuelle, les enfants-soldats, l’esclavage héréditaire ou encore l’esclavage pour dette.
« Selon une convention internationale, l’esclavage est illégal dans tous les pays du monde, explique la professeure d’histoire. Cependant, il est présent dans tous ces derniers, sauf le Groenland. »
L’objectif de la nominée au prix Nellie McClung est de sensibiliser la population à cette réalité cachée.
Un petit geste
Karlee Sapoznik aime bien citer l’une de ses amies qui dit : « un petit geste peut changer toute une vie ». Elle affirme que « chacun peut aider la lutte contre l’esclavage moderne ». Premièrement, il est pour elle un devoir de partager ses connaissances sur ce sujet et de véhiculer l’information réelle. Aussi, de nombreux organismes cherchent de l’aide, tant au niveau de la main d’œuvre que de l’appui financier, pour continuer leurs combats. Finalement, il s’agit de faire attention à notre consommation et de vérifier d’où viennent les produits que nous nous procurons. Acheter, c’est voter.
Ainsi, la lutte continue de manière quotidienne. Elle a lancé le premier cours francophone au Canada sur l’histoire de l’esclavage, et compte écrire un livre sur l’histoire de l’esclavage des peuples amérindiens du Canada depuis l’arrivée des colons, histoire qui, malheureusement, n’est pas encore terminée.
Publié : février 2016
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