Profil
Un doyen rassembleur et engagé
Alexandre Brassard, un universitaire qui a œuvré en Ontario français pendant plus de 15 ans, est le nouveau doyen de la Faculté des arts et de la Faculté des sciences de l’Université de Saint Boniface (USB) depuis le 1er février 2016.
Alexandre Brassard, doyen de la Faculté des arts et la Faculté des sciences
« Gestionnaire expérimenté, chercheur dynamique et enseignant polyvalent, monsieur Brassard est profondément engagé envers l’essor de l’enseignement supérieur en milieu minoritaire francophone », s’est enthousiasmé le vice-recteur à l’enseignement et à la recherche, Peter Dorrington.
De Roberval à York
Natif de Roberval, au Lac-Saint-Jean, Alexandre a fait ses études collégiales dans la région de Québec avant d’obtenir un baccalauréat puis une maitrise en science politique à l’Université Laval. Désireux d’élargir ses horizons, de mieux étudier la politique canadienne et de perfectionner son anglais, il s’inscrit ensuite à l’Université York de Toronto, où il a terminé son doctorat en 2011.
« Puisque je parlais peu anglais au départ, je me suis raccroché à la communauté franco ontarienne, qui m’a chaleureusement accueilli. » Une histoire d’amour commençait.
Gestionnaire chevronné
En 2007, Alexandre est embauché pour mettre sur pied les Services à la recherche du Collège universitaire Glendon, le campus bilingue de l’Université York. Il y occupera le poste de directeur à la recherche jusqu’en juillet 2015.
Au cours de ce mandat, il a aidé à décrocher plus de trois millions de dollars en fonds externes. Il a assisté des chercheurs d’une vingtaine de disciplines en sciences sociales, sciences humaines, beaux-arts et sciences naturelles. « Cette expérience pluridisciplinaire me sera fort utile comme doyen de deux facultés — les arts et les sciences — qui ont des cultures et des besoins distincts. »
Il a aussi organisé de nombreux événements scientifiques, incluant une série de symposiums sur les politiques publiques pour les Chaires de recherche de l’Ontario et le Conseil des universités de l'Ontario.
En 2010, il a contribué à la création du Centre sur les défis mondiaux, un forum de politiques publiques bilingue qu’il a coordonné sous la direction de l’ancien greffier du Conseil privé, Alex Himelfarb. La conférence inaugurale du Centre mettait en vedette le lauréat d’un prix Nobel, l’économiste George Akerlof.
Pendant sa carrière à York, Alexandre a pris part à presque tous les aspects de l'administration universitaire. Il a ainsi contribué à des collectes de fonds et à des activités de recrutement, créé un programme de mentorat pour les étudiants de première année, et organisé une formation professionnelle pour des hauts fonctionnaires.
« Sa solide expérience en gestion universitaire sur un campus à échelle humaine servant la francophonie minoritaire nous a spécialement intéressés », relate Peter Dorrington. L’Université de Saint-Boniface et celle de Glendon présentent certainement des similitudes.
Un chercheur-communicateur
En plus de seconder ses collègues chercheurs, Alexandre Brassard a aussi mené de front son propre programme de recherche. Ses travaux de science politique explorent les questions identitaires francophones, les affaires intergouvernementales canadiennes et les études internationales.
En plus d’avoir publié nombreux articles et comptes-rendus d’ouvrages, Alexandre a codirigé, en 2011, la parution de l’ouvrage collectif Les relations Québec-Ontario : un destin partagé, aux Presses de l’Université du Québec, dans lequel il coécrit l’introduction et signe un chapitre sur l’Accord Québec-Ontario de 2006.
Enseignant polyvalent et innovateur
Alexandre a enseigné à l’Université York pendant 12 ans. Sa charge a inclus des cours de politique canadienne et québécoise, de méthodologie de la recherche et d’études internationales. Il a aussi enseigné la « théorie des jeux et des négociations » intergouvernementales à des fonctionnaires ontariens.
« Enseigner dans une petite université force les professeurs à préparer une grande variété de cours. C’est parfois un défi, mais ça nous donne une vision panoramique de la discipline, souligne Alexandre Brassard. Les petites classes nous permettent aussi d’encourager la participation active des étudiants. » Alexandre a ainsi développé une approche d’enseignement novatrice utilisant la résolution de problèmes, les exercices de simulation et la participation de représentants élus et de personnes politiques aux activités de la classe. Pourquoi l’USB?
Pourquoi avoir choisi l’USB ?
« Parce que le défi est emballant! Ce poste me semble à la fois familier et nouveau. Il permet de contribuer différemment à la carrière des professeurs et à l’éducation de nos jeunes. Je suis ravi de me rapprocher de ma belle-famille à Winnipeg et fier de joindre un établissement bicentenaire qui est aussi l’alma mater de Louis Riel », indique le nouveau doyen.
« Certes, il y a plus de francophones en Ontario qu’au Manitoba, mais la communauté d’ici est plus concentrée géographiquement. Je suis émerveillé par sa visibilité, son dynamisme et sa riche histoire. Il est essentiel pour moi que ce décanat forge des liens encore plus étroits avec la communauté, dans toute sa diversité, et qu’il contribue activement à son épanouissement. »
Un doyen rassembleur
Comment Alexandre entrevoit-il son nouveau rôle? « Sur un campus comme celui de l’USB, les rapports interpersonnels sont directs et constants. Le doyen n’est pas un lointain gestionnaire. Mon rôle sera de consulter, de faciliter la prise de décisions en groupe, de créer des occasions d’échanges informels et de stimuler l’intelligence collective. L’objectif est de cultiver dans nos facultés un environnement favorable à l’expression des talents de nos professeurs et au succès de nos étudiants. »
Publié : février 2016
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