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15 mois d’Ébola : Et la fin?
Diplômé de l’Université de Saint-Boniface (USB), Yvon Deschambault s’est retrouvé de par son travail aux premières loges de la pandémie d’Ébola en Sierra Leone. Technicien en laboratoire au Laboratoire national de microbiologie, il était ravi de recevoir une invitation de partager son expérience lors de la conférence d’ouverture pour la Journée du Savoir du 10 avril 2015.
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Yvon Deschambault, technicien en laboratoire en Sierra Leone |
« C’est un plaisir pour moi d’assurer la conférence d’ouverture et de présenter pour la première fois à l’université qui m’a donné les connaissances de base pour faire mon métier, confie Yvon Deschambault. Je suis très content de redonner. »
De 1992 à 1997, le natif de Saint-Lazare a suivi un baccalauréat en sciences avec majeure conjointe en biochimie et microbiologie. C’est de là que son parcours professionnel s’est enclenché pour aboutir, en juillet 2014, à un séjour en Sierra Leone pour y offrir son expertise dans le diagnostic des cas d’Ébola.
« Je me suis orienté dans le domaine de la recherche grâce à une de mes professeures à l’USB, Anne‑Marie Bernier, qui m’a aidé à trouver un emploi dans un centre de recherche sur les céréales, explique Yvon Deschambault. De là, j’ai pu entrer il y a 15 ans dans ce qui s’appelle aujourd’hui l’Agence de la santé publique du Canada, et j’ai commencé à travailler avec des virus. »
Quand l’épidémie d’Ébola a éclaté en Afrique, le technicien en laboratoire a été envoyé à trois reprises pour offrir des services de diagnostic en laboratoire en Sierra Leone, de juillet 2014 à février 2015.
« C’était pour moi une expérience unique d’aider les gens aussi directement, d’avoir un effet immédiat sur leur vie, se réjouit-il. Ça a vraiment rendu concret tout ce que je fais!
« Mais le risque que je contracte le virus Ébola était très minime, car on n’était jamais en contact direct avec les patients. Je ne m’occupais que du diagnostic en laboratoire. »
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Yvon Deschambault, technicien en laboratoire et diplômé de l'USB |
Lors de son dernier séjour, en 2015, Yvon Deschambault a cependant aussi effectué un travail de recherche sur l’environnement. « On a pris des échantillons pour s’assurer que les pratiques de nettoyage que faisait l’organisme Médecins sans frontières fonctionnaient bien, raconte-t-il. Les malades de l’Ébola peuvent transpirer le virus, donc la transmission est très facile si on ne nettoie pas adéquatement.
« Beaucoup de choses m’ont marqué en Sierra Leone, mais surtout la souffrance des enfants et à quel point les choses pouvaient parfois arriver vite, conclut l’ancien étudiant de l’USB. Ça m’a rappelé combien on est fragiles! »
Publié : avril 2015
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