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Une médaille pour la découverte d’une épave

Denis St-Onge, un ancien de l’Université de Saint-Boniface (cours classique, 1951), a reçu la médaille Erebus pour sa contribution à une importante expédition à l’automne 2014. Entreprise dans l’archipel arctique canadien, l’expédition a mené à la découverte de l’épave du HMS Erebus, l’un des deux navires d’exploration du Britannique John Franklin abandonnés dans les glaces en 1848.

Tous les participants à cette expédition, environ 200, que ce soit sur le terrain ou dans les coulisses, ont pu recevoir cette prestigieuse décoration attribuée en mars 2015 par la Société géographique royale du Canada (SGRC). Coprésidée par le premier ministre Steven Harper et par Paul Ruest, président de la Société et ancien recteur de l’USB, la cérémonie de remise des médailles a eu lieu à Toronto le 4 mars dernier.

Denis St-Onge, récipiendaire de la médaille Erebus

Denis St-Onge, récipiendaire de la médaille Erebus, accompagné de Paul Ruest, président de la SGRC et ancien recteur de l’USB (gauche), et John Geiger, directeur exécutif de la SGRC (droite).

Franklin et l’Erebus

Les navires de la Royal Navy HMS Erebus (1826) et HMS Terror (1813) avaient permis à James Clark Ross de se rendre en Antarctique, puis plusieurs fois dans l’Arctique. Vers 1845, l’explorateur sir John Franklin et son équipage de 135 hommes utilisent l’Erebus et le Terror pour tenter de trouver le passage du Nord-Ouest, mais les deux bateaux restent coincés dans les glaces du détroit de Victoria et sont délaissés, en 1848, à l’ouest de l’île du Roi-Guillaume. L’épave de l’Erebus sera localisée en septembre 2014, plus au sud, près de la péninsule Adélaïde.

« Nous savions très bien où étaient restés pris les bateaux, explique Denis St-Onge, mais les eaux et les glaces bougent; nous ne savions plus où ils étaient. »

Le rôle de Denis St-Onge

Aujourd’hui âgé de 86 ans, Denis St-Onge est un véritable expert de l’Arctique. Titulaire d’un doctorat en géomorphologie (étude de l’évolution du relief), il a notamment été chercheur scientifique à la Commission géologique du Canada (CGC), professeur, directeur du Département de géographie et vice-doyen à l’Université d’Ottawa, puis conférencier sur des bateaux de croisière explorant le Grand Nord canadien. Encore aujourd’hui, il est bénévole à la CGC, professeur émérite à l’Université d’Ottawa… et il produit toujours des cartes géologiques.

En février 2014, la Société géographique royale du Canada (SGRC) approche Denis St-Onge pour lui demander de participer à l’organisation d’une mission visant à retrouver les navires de Franklin, perdus dans l’Arctique depuis plus de 150 ans. Denis St-Onge deviendra ainsi membre du comité aviseur chargé de déterminer quel rôle la SRGC devrait jouer dans la recherche de ces bateaux. Dans l’éventualité d’un succès, comment la SGRC pourrait-elle transmettre aux Canadiens et au monde entier les nouvelles connaissances acquises?

« Bien entendu, il y avait le magazine Canadian Geographic, dit Denis St-Onge, mais si l’un des bateaux était repéré, cela devenait une nouvelle si importante qu’il aurait peut-être fallu songer, par exemple, à remodeler l’éducation géographique dans les écoles. »

Et, en effet, à la suite de la fructueuse expédition, c’est le travail de chercheurs tels que Denis St-Onge qui a permis de commencer à réécrire les livres d’histoire en insistant davantage sur l’importance de la géographie de l’Arctique canadien. 

Publié : avril 2015

 

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