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Trois vies en trois minutes
Alors qu’il passait son premier été comme sauveteur, Jacques de Moissac a vécu toute une gamme d’émotions en mettant rapidement en application ses connaissances, ce qui lui a permis de venir en aide et de sauver trois hommes de la noyade.
Jacques de Moissac, étudiant en administration des affaires
Sauveteur en été sur la plage de Grand Beach depuis seulement un an, l’étudiant en deuxième année en Administration des affaires à l’Université de Saint-Boniface (USB), Jacques de Moissac, a reçu le 10 février 2015 pour cet acte de bravoure un prix de la Lifesaving Society Manitoba pour acte héroïque ayant sauvé la vie d’autrui.
En effet, alors qu’il patrouillait à l’extrémité de la plage, il a été témoin d’une activité anormale. « J’étais seul au bout de la plage car c’était le changement de patrouille et j’ai remarqué trois hommes qui entraient et sortaient de l’eau en agitant leurs bras, décrit-il. Visiblement, ce n’était pas un jeu! »
Le jeune sauveteur de 20 ans a tout de suite appelé du renfort pour intervenir dans les plus brefs délais, mais à plus de 750 mètres de la station, il ne pouvait pas attendre.
« Tout le sauvetage a pris deux ou trois minutes, indique-t-il. J’ai nagé, j’ai vu que deux des trois étaient encore conscients. J’ai donc donné une bouée au premier et je lui ai dit de nager vers la plage. Le deuxième a été tiré de l’eau par deux policiers de la Gendarmerie royale du Canada en civil qui sont venus m’aider. »
Quant au troisième, « il commençait vraiment à avoir de la misère. L’espace d’un moment, il est remonté, mais j’ai vu sur son visage que ce serait la dernière fois. J’ai dû plonger et je l’ai attrapé, à six ou huit pieds de profondeur ».
Jacques de Moissac n’était toutefois pas au bout de ses peines au moment de ramener l’homme à la surface. « Il a commencé à paniquer et on a recoulé ensemble! », se souvient-il. « Mais j’ai réussi à le reprendre plus fermement et à le ramener sur la plage. Il était à bout de force. »
Envoyés à l’Hôpital de Selkirk, les trois hommes s’en sont finalement sortis indemnes, mais le personnel médical a dû vider l’eau des poumons du troisième. Quant à l’étudiant de 20 ans, il mesure sa chance d’avoir pu sauver de la noyade les trois hommes, mais aussi d’être lui-même encore en vie.
« C’était la première fois en plus de dix ans qu’on voyait un scénario où quelqu’un aurait vraiment pu se noyer à Grand Beach, précise-t-il. Ce n’est pas quelque chose qu’on vit tous les jours, encore moins une possible triple noyade!
« Une fois que tout était fini, la réalité de ce qui venait de se passer m’a frappé, y compris le fait que si l’homme ne m’avait pas lâché, on aurait pu tous les deux se noyer, confie-t-il. Ça a souvent rejoué dans ma tête par la suite. Je suis heureux que cette expérience soit finalement positive. »
Il affirme même que « souvent, on est trop optimiste en tant que sauveteur. On pense que ça n’arrivera pas que quelqu’un se noie vraiment. C’est un rappel qu’il faut vraiment rester aux aguets! »
Aujourd’hui, Jacques de Moissac a mis ce traumatisme derrière lui et se prépare à retourner patrouiller. « J’ai hâte, c’est vraiment le fun comme emploi! », se réjouit-il.
Publié : mars 2015
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