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La langue juridique expliquée

Légal, juridique ou judiciaire, preuve ou évidence, plaidoyer ou plaidoirie, pénal ou criminel… Les termes juridiques sont tous à utiliser avec précision, mais dans un contexte de minorité linguistique, il est parfois difficile de faire la part des choses!

C’est pourquoi, avec l’appui du Centre de ressources juridiques en français financé par Justice Canada, et de la Division de l’éducation permanente de l’USB, l’actuel directeur de la traduction juridique au gouvernement du Manitoba, Guy Jourdain, et la directrice de l’École de traduction de l’Université de Saint‑Boniface (USB), Carmen Roberge, ont créé en 1999 les juricourriels.

Guy Jourdain et Carmen Roberge, auteurs des juricourriels

Guy Jourdain et Carmen Roberge, auteurs des juricourriels

 

« Le but des juricourriels, c’est de sensibiliser les juristes d’expression française et tous ceux qui s’intéressent à la langue juridique aux difficultés de la langue juridique française dans un contexte de Common Law », explique Guy Jourdain. « Ça doit être bref et concis, dans un niveau de langue accessible à tous. »

« L’idée, c’est de pouvoir prendre deux ou trois minutes pour regarder le juricourriel et apprendre quelque chose. »

Faux-amis, traductions littérales, tous ces petits pièges de la langue sont la nourriture préférée des juricourriels! « Personnellement, j’aime quand il s’agit de faux-amis, quand tout est mêlé et que l’interférence est complète, confie Carmen Roberge. Il y en a même qui sont tellement subtils, comme illégal/illicite, qu’on n’a pas encore réussi à expliquer! C’est un défi que j’aime, d’expliquer comment choisir le bon terme et pourquoi c’est le bon terme. » 

« Le terme légal est utilisé à toutes les sauces en anglais, mais il a un sens relativement strict en français, remarque Guy Jourdain. Alors il ne faut pas se tromper en français! Un de nos premiers juricourriels en parlait, car c’est quelque chose de fondamental dans le domaine juridique. »

Guy Jourdain affirme d’ailleurs avoir « un coup de cœur pour les juricourriels de la première année, car on traitait des problèmes les plus fréquents et les plus manifestes ».

La notion d’étymologie revient aussi souvent dans les juricourriels. « Les mots ont évolué différemment en anglais et en français, comme royalty qui veut maintenant dire redevance, très loin de royauté! », poursuit Guy Jourdain.

Ainsi, les juricourriels ont à la fois une saveur juridique et un contenu linguistique et éducatif. « Nous trouvons les sujets de nos juricourriels dans notre expérience, précise Carmen Roberge. Une difficulté que nous rencontrons ou quelque chose que nous entendons et qui peut prêter à confusion. C’est ça la beauté des juricourriels : ça part d’un problème réel, ce qui les rend plus pertinents. Nous nous amusons, tout en rendant service! »

Maintenant, place aux exercices depuis l’automne 2014!

« C’est la nouveauté cette année, se réjouit Guy Jourdain. Les abonnés aux juricourriels peuvent mettre en pratique les mots. Par exemple, nous pourrions demander qu’on traduise une phrase de l’anglais au français, ou demander si le terme légal, par exemple, est bien utilisé dans un certain cas. »

Par ailleurs, ajoute Carmen Roberge, « nous explorons aussi le projet de publier nos quelque 200 juricourriels déjà écrits sous forme de ebook interactif. Ça permettrait de leur donner une certaine structure! »

Enfin, tout cela est bien sûr présenté avec une touche d’humour. Jeux de mots, calembours, « ça allège le texte, conclut Guy Jourdain. Pour bien des gens, c’est une matière plutôt sèche, mais nous prenons plaisir à ça et nous voulons le communiquer! »

Pour s’abonner aux juricourriels, on peut visiter le site Web du icone_lien externe Centre de ressources en français juridique.

Publié : janvier 2015

 

 

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