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Des scénarios plein la tête

Ayant fait quatre ans d'études au sein de l'Université de Saint-Boniface (USB) pour enfin obtenir en 2005 un baccalauréat spécialisé en cinéma de l'Université du Manitoba, Stéphane Oystryk est aujourd'hui cinéaste. En fait, le chemin qu’il s’est tracé dans le domaine de la cinématographie depuis ses études en arts à l’USB et à l'Université du Manitoba lui a permis de se graver une place parmi les cinéastes bien connus de la communauté manitobaine.

Stéphane Oystryk - cinéaste
Stéphane Oystryk, cinéaste et chargé de cours à l'USB

 

Mais depuis le mois de janvier 2015, Stéphane Oystryk ne produit pas uniquement des films; il enseigne un cours en scénarisation au programme de communication multimédia à l’École technique et professionnelle (ETP) de l’USB, une occasion intéressante, c’est sûr, mais aussi surprenante pour ce jeune Franco-Manitobain.

« C’est une vraie joie pour moi de revenir à l’USB et d’enseigner ce qui me passionne. Je veux tenter d'élargir les perspectives des étudiants, de leur faire voir les diverses possibilités de ce que peut être un scénario de film. »

Selon cet ancien étudiant de l'USB, son cours en scénarisation discute de techniques d'écriture narrative et documentaire pour le cinéma : « le développement d'idées, de personnages et de structures narratives. »

Pendant ses études à l’USB, il soutient avoir développé une appréciation pour le théâtre et la littérature des francophones de l'Ouest. « C'est grâce à cette longue liste d'artistes que j'existe et que j'ai le désir de représenter ma francophonie à ma façon, souvent par moyen du film ou de la photographie.

« Mon premier film s'appelait Bury the Baby. Le film était une métaphore pour l'échec d'une relation amoureuse. Je crois que le film était un échec lui-même puisque ce message ne s'est jamais transmis. Pourtant, les gens semblent quand même être attirés par les prises visuelles un peu surréelles et dérangeantes. Ce film ne ressemble pas du tout aux films que je produis aujourd'hui. »

Depuis, ce passionné de la vidéo et de la photographie a produit une multitude de courts-métrages et de moyens-métrages, tous menés à bonne fin de manière autonome. « Je suis souvent le concepteur, le réalisateur et le monteur de mes films. Ce genre d'approche est très commun dans la scène indépendante à Winnipeg. Cependant, je cherche toujours l'avis de mes pairs lors du processus. C'est bien d'avoir l'avis de quelqu'un qui n'est pas entièrement consommé par le projet. Ça donne une perspective fraîche et peut souvent mener à de meilleures idées. »

Tout cet acharnement que démontre ce Franco-Manitobain a mené à bien du succès. Stéphane Oystryk a eu l'occasion de montrer des films à Pop Montréal, le Canadian Film Festival (Toronto), le Calgary $100 Film Festival, le Gimli International Film Festival ainsi que Cinémental (Winnipeg). Ces films ont aussi été présentés à plusieurs cinémathèques au Canada.

Mais la conception de films ne vient surtout pas sans défis. Selon Stéphane Oystryk, le plus grand défi est celui de trouver une idée qui nous obsède jusqu'au fond de l'âme. « Faire un film, c'est un peu comme souffrir d'une manie. On ne peut pas s'empêcher de le faire et tout devient secondaire.

« D'ailleurs, c'est une aventure qui peut prendre plusieurs années et le financement n'est pas toujours évident. Ça peut être difficile de se convaincre d'embarquer à plein cœur dans le projet et d'y aller jusqu'au bout. »

Au mois d’octobre 2014, Stéphane Oystryk a lancé, dans le cadre du festival Cinémental au Centre culturel franco-manitobain, son premier long-métrage intitulé FM Youth, un film qui présente les frustrations de trois adolescents francophones du Manitoba qui questionnent leur communauté, leur culture et leur identité.

« L'objectif principal était de faire un film dramatique au sujet des Franco-Manitobains et que les Franco-Manitobains se reconnaissent dans le film. Je voulais aussi susciter un questionnement identitaire auprès des spectateurs. »

À cet égard, Stéphane Oystryk, ou comme il se présente par son étiquette de films, Pretty Grizzly, a réussi à s’insérer dans la programmation de la Winnipeg Cinematheque, qui a accepté de montrer à nouveau FM Youth du 15 au 24 janvier 2015.

Il est possible de suivre les propos de Pretty Grizzly ainsi que de visionner quelques-uns de ses films à l’adresse icone_lien externe http://prettygrizzly.com.

Publié : janvier 2015

 

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