PROFILS | Publié : mars 2023

60 ans de femmes diplômées

Classe de philosophie II (1961).

Kathleen Banville, première diplômée de l'USB, et la classe de philosophie II (1961).

 

En 1936, l’Académie Saint-Joseph, une école réservée aux filles située au 321, avenue de la Cathédrale, à Saint-Boniface, et dirigée par les Sœurs des Saints-Noms de Jésus et Marie, faisait face à un manque de personnel pour enseigner les cours de niveau universitaire. Les classes mixtes n’étant pas tolérées à cette époque, le Collège de Saint-Boniface (CSB) décida d’affilier l’Académie à son établissement et de donner aux pères jésuites la mission d’y enseigner quelques cours pour appuyer les sœurs. L’Institut collégial Saint-Joseph devint alors la section féminine du CSB.

Ce n’est que quelques années plus tard que les premières femmes firent leur entrée dans les salles de classe du Collège. Parmi elles, Kathleen Banville, la première femme diplômée de l’établissement que l’on connait aujourd’hui comme l’Université de Saint-Boniface.

Une place aux femmes

Née le 18 octobre 1940 en Angleterre, Kathleen Banville est la fille d’Edward Banville, originaire de Rimouski, au Québec, et de Julia Murphy. Ancient combattant de la Deuxième Guerre mondiale, monsieur Banville revient au Canada avec sa femme et ses enfants. Établi à Saint-Pierre-Jolys, un village francophone situé au sud de la province, l’isolement est difficile pour Julia, qui connaissait bien peu la langue de Molière. La famille déménage donc dans le village de Sainte-Anne, où la population est plus diverse.

Kathleen Banville, diplômée 1961.

Dans la société d’après-guerre, moins de la moitié des élèves terminent leur 7e année. L’ainée de quatre sœurs, Kathleen fréquente l’Académie Saint-Joseph avant de se découvrir une détermination incomparable et de poursuivre des études postsecondaires. En septembre 1959, les premières femmes sont admises sur le campus du CSB, dont Kathleen Banville. Malgré sa timidité, elle se taille vite une place parmi ses pairs, pour la plupart de jeunes hommes. Après quelques jours, l’angoisse tombe et les études deviennent captivantes.

Deux années plus tard, Kathleen devient la toute première femme à obtenir un diplôme du Collège de Saint-Boniface. Un souvenir inoubliable, comme Kathleen le qualifiait.

Pionnière de l’éducation

L’éducation occupe une place particulièrement importante dans la vie de Kathleen Banville, si bien qu’elle finance l’éducation de ses sœurs cadettes. Pour cette grande passionnée, l’enseignement se révèle une vocation. Après plusieurs années d’enseignement à la Division scolaire de Winnipeg, sa passion d’apprendre l’amène à effectuer un retour sur les bancs d’école où elle obtient son baccalauréat en éducation de l’Université du Manitoba. Plus tard, elle s’inscrit au programme de maitrise en langue française à l’Université Sorbonne, à Paris où elle y complète la majorité de ses cours. Kathleen intègre ensuite le Middlebury College, associé à l’Université Sorbonne, afin de finaliser l’écriture de sa thèse et d’obtenir son grade.

Sa carrière s’est orientée vers l’enseignement du français dans diverses villes canadiennes. Elle a notamment enseigné à l’Alliance française du Manitoba, et, plus récemment, elle travaillait au département d’éducation permanente de l’Université du Manitoba. Kathleen Banville, qui a été emportée par une maladie le 16 février 1989, est une véritable pionnière de l’éducation en français.

À ce jour, l’Université de Saint-Boniface a décerné plus de 7 250 diplômes à des femmes sortant de programmes universitaires et collégiaux.

 

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